"Du haut du château de Ferrette regarde vers Altkirch et Saint-Morand, tu as devant toi le Sundgau si bien doté par Dieu. Petites collines, clochers pointus, verts pâturages et belles prairies."
Traduction d'un extrait de "Unser Landla".
En termes simples et émouvants cette vieille chanson populaire définit bien le charme bucolique du paysage sundgauvien. A égale distance de l'uniformité de la plaine et de l'isolement de la montagne, c'est un paysage qui se caractérise à la fois par son unité et sa diversité.
De nombreux sites décrivent la beauté et le calme serein de cette région du sud de l'Alsace. Nous avons voulu rester dans le traditionnel et avons gardé les rubriques qui ont fait le succès de ce site, c'est-à-dire les bonnes recettes de nos grands-mères, les traditions et coutumes, les nombreuses légendes et les comptines. Et dans "cartes postales", comme son nom l'indique, ce sont quelques expatriés du Sundgau qui nous racontent leur vie hors de nos vertes collines.
Assez papoté, venons à ce qui nous intéresse le plus chez nous, la gastronomie. Non pas la gastronomie des grands chefs, avec grandes assiettes et peu de choses dedans, mais les anciennes et bonnes recettes de nos grands-mères. Un savoir-faire qui se perd ...
Ah, la table alsacienne ! Réputée dans la France entière, elle est appréciée pour ses spécialités comme la choucroute ou le Kugelhopf, le tout arrosé comme il se doit d'un riesling, sylvaner ou edelzwicker.
Si je voulais rassembler toutes les créatures qui peuvent se donner rendez-vous sur une table sundgauvienne, il faudrait aller draguer dans les basses-cours, les forêts, les rivières et les étangs pour en ramener le coq, la dinde, le canard, le chevreuil, le lièvre, le faisan, la truite, le brochet, la carpe, l'écrevisse et bien d'autres qui ne demandent d'ailleurs qu'à être oubliés.
Chez nous, dans le Sundgau, il n'y a pas d'événement qui ne fournisse l'occasion de passer à table et de festoyer. Il y a, bien entendu, les baptêmes, les communions, les mariages, les noces d'argent, d'or, de platine, etc... En dehors des repas familiaux, quand il s'agit de festoyer, nous ne sommes jamais à cours de prétexte, et tout restaurant qui se respecte dispose d'une salle pour accueillir le banquet annuel, trimestriel, voire mensuel d'innombrables amicales ou associations !
Sceptique ? Voici le menu pour la Première Messe de mon grand oncle en 1934 :
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MENU Victor Froberger
Crème Sévigné Bouchées à la Reine Saumon du Rhin Filet de veau rôti à la Clamard Jambon du Pays Glace Plombière
Vins divers - Café |
Eh oui, on avait la santé il y a quelques décennies. Encore un exemple, voici le menu pour une communion solennelle en 1966. Dimanche midi, le soir et le lendemain midi !
Bien entendu, les agapes se déroulaient dans la demeure familiale et il fallait embaucher une cuisinière et quelques aides pour servir à table. Une telle fête se préparait plusieurs jours à l'avance. Est-il besoin de signaler qu'on n'achetait pas des plats cuisinés préparés, que la mayonnaise se montait à la main avec un fouet et que le congélateur familial n'existait pas ?
Remarquez le style poétique et très ampoulé du menu.
DEJEUNER Oxtail clair aux quenelles de veau Les hors-d'oeuvre riches Filets de soles à la Deauvilloise + Fleurons La pièce de chevreuil Grand-Veneur La Symphonie des fromages Café - Liqueurs
VINS Vins fins assortis |
DINER Pâté en croûte maison Les délices du Périgord Le jambon du pays dans son écrin doré Fromages
DEJEUNER 2ème jour Crème de volaille royale Cocktail aux langoustes Poulets de grain - Pommes paille Savarins |
Ces menus vous ont ouvert l'appétit ? Passons aux choses sérieuses et découvrons les recettes anciennes bien de chez nous, comme les Fleischknepfla, Griespfluta, Schangala et autres ...
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