Petites légendes diverses de Hirtzbach
Les chercheurs de trésors
Le carrosse nocturne
L'animal fantastique
S'Bergackerfraile (la dame du champ du mont)
La source de sainte-Afre
Les chercheurs de trésors
Des hommes creusaient, par une nuit de tempête, à la recherche d'argent, près de la chapelle Saint-Léger. Ils ne devaient prononcer aucune parole jusqu'à la sortie du trésor. Ils trouvèrent une auge en pierre. Mais la pluie se faisait de plus en plus forte. L'un d'eux s'exclama tout haut qu'il en avait bientôt assez de creuser par ce temps de chien. Un éclair jaillit, l'auge et son trésor disparurent et les chercheurs se trouvèrent au bord d'un trou plein d'eau.
D'autres cherchaient de l'or au lieu-dit Rischengarten. Le diable apparut au-dessus d'eux, tenant une meule de moulin par un fil et fit comme s'il voulait le couper avec des ciseaux. Mais les chercheurs ne se laissèrent pas distraire. Tandis qu'ils atteignaient le coffre contenant le trésor, le diable inventa un autre jeu. Il tira le fil à travers la meule et la fit tournoyer en polissant sa queue tant et si bien que des étincelles volèrent. L'un des chercheurs le vit et s'écria : "Regardez, il y a un aiguiseur de couteau". Et à nouveau, tout disparut. Malgré leur colère, les autres chercheurs ne purent s'empêcher finalement d'en rire, en contemplant cet aiguiseur couvert d'étincelles.
Le carrosse nocturne
Durant la période de Noël, on peut voir arriver à Hirtzbach un carrosse venant de Largitzen, circulant sur l'ancienne voie romaine jusqu'au "champ de Hirsingue" où il disparaît. Ses occupants sont invisibles, le conducteur a un grand air de noblesse et fait claquer joyeusement son fouet.
L'animal fantastique
Il s'agit d'un chien ou d'un mouton noir que les gens, sortant de l'auberge ou du jeu de quilles trop tardivement, rencontrent sur le chemin du retour à la maison. Si on lui parle, il se jette dans le fossé ou le ruisseau du village, si on fait un signe de croix en prononçant certaines prières, il disparaît rapidement. On l'entend parfois gémir, se plaindre et pleurer dans le fond du ruisseau.
(Légendes recueillies par Maurice Higelin)
S'Bergackerfraile (la dame du champ du mont)
A quelques minutes de Saint-Léger se trouve le lieu-dit "Bergackerbrunnen" (le puits du champ du mont). Près de là existait une station romaine et également un château ou maison forte, dont le souvenir subsiste dans la tradition orale et sous forme d'une petite statue de la Vierge accrochée à un arbre.
Dans le château vivait une jeune fille noble. Par une nuit d'épouvante, le château et ses occupants furent réduits à néant. Les habitants des alentours ne virent, le lendemain matin, plus que des ruines fumantes. La fille du châtelain erre depuis cette nuit, cherchant en vain le repos éternel. Elle apparaît, les soirs d'orage, silhouette blanche, à travers les bois. Des gémissements s'échappent de ses lèvres. Le promeneur attardé peut la voir se jeter au pied de la statue de la Vierge et disparaître comme par enchantement dans un éclair éblouissant. Il arrive même qu'en plein jour, on entende sa plainte : "O éternité, que tu es longue, que tu es longue !"
Un jour, elle a conduit un habitant de Hirtzbach jusqu'à une lourde porte en fer, lui a montré la clé et lui a demandé de l'ouvrir. Là, il trouverait autant d'or qu'il souhaitera. Il ne devait craindre ni le serpent, ni les animaux diaboliques qui gardaient le trésor ... Mais l'homme prit peur, remit la clé à sa place et s'enfuit. Soudain éclata une tempête, la jeune fille vêtue de blanc se dressa à côté du fugitif et le supplia de la délivrer. Mais lui continua à courir et entendit encore : "Maintenant, il faut que j'attende qu'un tilleul pousse de nouveau à cet endroit et qu'on taille dans son bois un berceau. Le premier bambin qui y couchera, pourra me délivrer dans sa trentième année."
(Légende recueillie par Théobalt Walter)
La source de Sainte-Afre
A côté de l'antique chapelle se trouve encore maintenant une source qui, d'après des personnes dévotes, guérit les maladies de peau des enfants.
Autrefois, en des temps meilleurs, coulait là une source sur laquelle flottaient des taches d'huile en quantité suffisante pour entretenir la lampe perpétuelle de la chapelle Sainte-Afre. Mais des mécréants utilisèrent l'huile à des fins domestiques. L'huile disparut et malgré de nombreuses recherches on n'en revit plus jamais.
(Légende recueillie par Fr. Jos. Fues)
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