L'Histoire du Sundgau

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Le XIXe siècle

L'agriculture se maintient comme principale activité, mais seuls les efforts des gros propriétaires, des bourgeois ruraux, des comices agricoles et l'influence de la Société Industrielle de Mulhouse lui permettent de se moderniser un peu. L'assolement triennal reste une tradition bien ancrée, les engrais chimiques sont peu utilisés et les terres très morcelées. Les taxes frappant le sel freinent le développement de l'élevage.

La croissance démographique est importante et alimente une forte émigration rurale vers le continent américain. Le fort développement des industries à Mulhouse y attire et y fixe de nombreuses familles.

Le XIXe siècle a également vu les premiers forages à la recherche de pétrole à Hirtzbach. Des sables pétrolifères et des suintements d'huile étaient connus depuis le XVe siècle, en amont du village, dans la vallée de l'Oelbach. En 1782, puis de 1817 à 1820, on a cherché à exploiter ces bitumes comme à Pechelbronn. La pierre extraite était un grès noirâtre qui, par ébullition dans l'eau, donnait du pétrôle. Mais les quantités étaient peu abondantes. Vers 1880-90, on implanta de nouveaux forages. Mais à part des traces de bitume et un jaillissement d'huile pendant un quart d'heure, aucun gisement important n'a été décelé.

Des usines métallurgiques existant dès le XVIIIe siècle (Seppois, Lucelle...) subsistent durant une bonne partie du XIXe siècle. A Rixheim, Jean Zuber succède à Hartmann Risler et Cie à la tête d'une fabrique de papier peint, dans l'ancienne commanderie de l'ordre teutonique ; il rachète aussi la papeterie de Roppentzwiller. Heitschlin ouvre un établissement de poêles de faïence à Altkirch que les Gilardoni transforment en fabrique de poêles et de tuiles, tout en s'intéressant de plus en plus à la céramique du bâtiment. Ils font de leur entreprise une des tuileries-briqueteries les plus importantes d'Europe.

Papeterie de Roppentzwiller - vers 1845

En 1872, l'Altkirchois Leblanc-Winckler créateur de la première fabrique de chocolat en Alsace, est primé à l'Exposition Universelle de Lyon.

La poterie Wanner de Lindsdorf prospère jusqu'en 1884. Xavier Jourdain fonde à Altkirch une entreprise de construction de métiers à tisser ainsi qu'un tissage. A Tagolsheim, Folzer Père et Fils tissent des rubans de soie réputés et sont d'actifs propagateurs de la sériciculture.

Des brasseries fonctionnent à Saint-Louis, Rixheim, Lutterbach, Habsheim, Brunstatt, Altkirch... Des ateliers de typographie et de lithographie s'implantent à Altkirch, Ferrette, Huningue...

En 1824, on construit le Canal du Rhône au Rhin entre Besançon et Mulhouse et, dix ans plus tard, il est ouvert sur toute sa longueur au trafic régulier.
En 1840, la voie ferrée Mulhouse - Saint-Louis est inaugurée. D'abord hostiles, les paysans sundgauviens adoptent ce mode de transport. Les villages se développent le long de la voie, tandis que d'autres comme Landser déclinent. Cependant la diligence continue à circuler entre Colmar et Bâle, Altkirch et Ferrette, Bâle et Belfort.

Le Sundgau vibre lors de tous les événements politiques. Les invasions consécutives à la chute du Premier Empire et aux Cent Jours ruinent la contrée. L'année 1848 est marquée par un important mouvement antisémite dû parfois à des causes financières (Altkirch, Durmenach, Hirsingue...) Les Juifs abandonnent peu à peu les villages sundgauviens pour les centres urbains et les gros bourgs. En 1857, après une longue lutte, Mulhouse supplante Altkirch comme chef-lieu d'arrondissement.

Trouvé dans les archives, détail des dépenses dues au décès de Anna Klein en 1865, à l'âge de 56 ans :

1) le cercueil : 80 francs
2) la décoration et les fleurs : 69 francs
3) les porteurs : 20 francs
4) le sonneur de cloches : 10 francs
5) le croque-mort : 10 francs
6) Monsieur le curé : 43 francs
7) le docteur : 80 francs
8) le suisse : 2 francs

Sous le Second-Empire, Bazaine construit la voie ferrée Mulhouse-Belfort. Un établissement de pisciculture est fondé à Blotzheim-la-chaussée, sa réputation s'étend au loin. De nombreux petits tissages existent déjà dans les communes lorsqu'en 1846, Emmanuel et Jacques Lang établissent une manufacture à Waldighoffen. A Tagolsheim, Jean Schmerber acquiert une forge et la transforme en fabrique métallurgique (1849). En 1864, avec des associés, il crée une tuilerie mécanique à Illfurth. La société Gilardoni Frères fonde la tuilerie-briqueterie de Dannemarie-Wolfersdorf vers 1865.

Une imprimerie est ouverte à Rixheim (1856) par Antoine Sutter qui édite journaux, livres religieux et alsatiques. Jules Boehrer, un lithographe, libraire et relieur, achète en 1866 le fonds de l'imprimerie Goetschy de Mulhouse et crée la même année le Journal d'Altkirch. A partir d'avril 1886, E. Masson acquiert ledit journal, le fondateur étant décédé en 1885. D'autres imprimeries s'installent à Morschwhiller-le-Bas, Saint-Louis, Roppentzwiller.

Période historique suivante : Le Reichsland

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